Céline Administrateurs
Date de naissance : 17/10/1961 Age : 62 Localisation : Lanaudière Date d'inscription : 10/01/2009
| Sujet: Le coût de l’aide Mer 29 Juil 2009 - 13:20 | |
| Le coût de l’aide aux proches
Implications pour les aidants
Le coût de l’aide aux proches : implications pour les aidants Résultats des études de la Société de la SP sur les aidants Au cours des cinq dernières années, la Société canadienne de la sclérose en plaques a mené deux sondages de grande envergure auprès des aidants, dont voici les principaux résultats : • les aidants, qui sont pour la plupart les conjoints des personnes atteintes de SP, sont essentiels à la santé et au bien-être de ces dernières; • les aidantes et aidants doivent être reconnus, respectés et valorisés; • les aidants ont dit avoir d’importantes préoccupations face à leur sécurité financière en raison des coûts directs et indirects de l’aide qu’ils apportent à leur proche; • les aidants ont accordé une grande importance à la reconnaissance et à l’appréciation de leur rôle par des tiers; • les aidants ont dit préférer choisir eux-mêmes les services et les activités qui répondraient à leurs besoins en tant qu’aidants3. Les aidants ont signalé un autre élément important : le manque d’information et de ressources dans la collectivité, qui rend Le coût de l’aide aux proches : implications pour les aidants Les proches aidants sont les héros invisibles et méconnus qui permettent au système de santé canadien de fonctionner. La Coalition canadienne des aidantes et aidants naturels estime à trois millions le nombre de Canadiens qui prennent soin d’un membre de leur famille ou d’un ami malade, blessé ou handicapé1. Ils préparent des repas, font le ménage, transportent et accompagnent leurs proches à leurs rendez-vous chez le médecin, gèrent les finances et prodiguent des soins médicaux personnels et spécialisés. Les proches aidants dispensent gratuitement des soins qui, autrement, coûteraient cinq milliards de dollars par année, allégeant ainsi la charge du système de santé et épargnant aux gouvernements des millions de dollars en frais d’hospitalisation et de soins de longue durée, en établissement et à domicile2. En ce qui concerne plus spécifiquement la sclérose en plaques, les aidants jouent un rôle important dans le maintien des personnes atteintes de SP à leur domicile et dans la collectivité. Maladie du cerveau et de la moelle épinière, la sclérose en plaques pose des défis particuliers aux personnes atteintes et à leurs aidants, puisqu’elle se manifeste la plupart du temps chez les jeunes adultes, soit chez les personnes de 15 à 40 ans. Elle est souvent de nature épisodique, particulièrement pendant les 10 à 15 premières années, alors qu’elle se caractérise par des poussées imprévisibles (qu’on appelle parfois crises), suivies de périodes de rémission. Elle peut altérer la vision, la coordination, l’équilibre, la mobilité, l’humeur et la fonction cognitive et provoquer une fatigue extrême. Avec le temps, il est fréquent que la maladie s’aggrave, qu’elle compte moins de périodes de rémission et que l’incapacité qu’elle entraîne extrêmement frustrante et compliquée la « navigation » dans le système de santé. Selon eux, il est nécessaire que les gouvernements entretiennent une plus grande collaboration pour que les aidants soient en mesure de trouver les renseignements pertinents sur l’aide aux proches et les services de santé. Cet élément est essentiel dans notre pays doté de plusieurs paliers de gouvernement. Programmes à l’intention des aidants Depuis quelques années, l’importance des aidants a été mieux reconnue par divers paliers de gouvernement. L’Accord de 2003 des premiers ministres sur le renouvellement des soins de santé comprend deux programmes positifs, quoique limités : le remboursement du coût des services pour soins actifs de courte durée à domicile et les prestations de compassion de l’assuranceemploi. Toutefois, les gouvernements fédéral et provinciaux du Canada peuvent faire beaucoup plus et peuvent tirer des leçons de l’expérience des autres pays. En effet, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie, l’Allemagne, le Japon et les Pays-Bas ont élaboré des stratégies nationales en matière d’aide aux proches ou des systèmes de soutien aux aidants. L’Australie, en particulier, subventionne des centres de ressources pour les aidants dans chacun de ses états et territoires et offre des allocations et des prestations aux aidants5. Ce qu’il faudrait Tout programme de soutien aux aidants doit d’abord tenir compte des aidants eux-mêmes. La Société de la SP appuie les principes directeurs de la Coalition canadienne des aidantes et aidants naturels, selon lesquels : • les aidantes et aidants doivent être reconnus, respectés et valorisés; • les aidantes et aidants doivent avoir le choix de devenir des partenaires de soins; • les aidantes et aidants doivent avoir un mot à dire dans toutes les décisions qui les touchent; • les aidantes et aidants ont besoin d’aide6. Histoire personnelle - Sentiment de culpabilité Bien que farouchement indépendante, Claire éprouvait des troubles de la vision et devait se résigner à dépendre de son mari pour se rendre à ses nombreux rendez-vous chez les médecins. Malheureusement, l’employeur de son mari n’était pas très sympathique à leur situation. Il réprimandait le mari de Claire pour ses absences, bien qu’il ne se fît pas payer pour celles-ci, et le menaçait de congédiement. Claire a été forcée de choisir avec soin ses rendez-vous et de demander à ses amis de l’aider, mais le temps étant imprévisible l’hiver, et son entourage ayant déjà bien des occupations, elle se sent coupable de dépendre de tant de gens4. En d’autre termes, tous les niveaux de gouvernement du Canada, ainsi que les organismes de soutien aux aidants et les aidants eux-mêmes devraient collaborer à : • assurer que les services sociaux et les services de santé soient prodigués en fonction des besoins de la personne malade ou handicapée, et non en fonction de la disponibilité des aidants ou du revenu familial; • éviter que la sécurité financière des aidants ne soit compromise; • élaborer un programme pancanadien d’information de la population sur l’aide aux proches et sur le rôle important des aidants; • élaborer des programmes de formation et d’information sur l’aide aux proches et faire connaître ces programmes aux aidants. Besoins financiers On néglige souvent les besoins financiers des aidants. Actuellement, ceux qui doivent quitter leur travail pour prendre soin d’une personne ayant des incapacités sont pénalisés. Non seulement perdent-ils ainsi leur salaire, mais ils voient aussi leur revenu de retraite diminuer. De plus, de nombreux aidants, bien qu’ils n’appartiennent plus à la maind’oeuvre rémunérée, dispensent un service qui bénéficie à l’ensemble de la société. La question du soutien financier aux aidants pourrait se régler par des modifications aux programmes fédéraux de revenu actuels et par des déductions et des crédits d’impôt. À long terme, la Coalition canadienne des aidantes et aidants naturels recommande que, dans le cadre de la stratégie nationale de soutien aux aidants, un régime d’assurance national pour soins de longue durée soit offert comme soutien financier direct aux aidants. Histoire personnelle - Dépression de l’aidant Quand Georges dut quitter son emploi pour prendre soin de son épouse à temps plein, il n’avait aucune idée du bouleversement que ce changement provoquerait dans sa vie. Financièrement, tout allait bien, quoiqu’ils durent réduire leur niveau de vie, et Georges était fier de sa décision. Or, un an plus tard, il sombrait dans la dépression. Il aimait tendrement son épouse et ne regrettait pas sa décision, mais les stimulations liées à son emploi lui manquaient. Ses journées se résumaient à l’éternelle routine des soins qu’il prodiguait à son épouse et des tâches ménagères. Leurs amis ne passaient plus chez eux. Il perdit sa confiance en soi et ne réussit plus à voir au-delà de son rôle d’aidant. Il devint lui aussi invalidé par les effets de la sclérose en plaques7. 5 Implications pour les aidants La Société canadienne de la sclérose en plaques appuie l’élaboration d’une stratégie nationale de soutien aux aidants et suggère aussi que l’élaboration d’une telle stratégie se fasse par étapes. Par conséquent, ses recommandations tiennent compte des approches à court terme, qui peuvent s’élaborer à partir de programmes existants, et des approches à long terme, qui nécessitent l’élaboration de nouveaux programmes faisant appel à plusieurs niveaux de gouvernement et à d’autres partenaires. Recommandations spécifiques À court terme • Afin que les aidants ne soient pas pénalisés pendant la période où ils ne cotisent pas au RPC et au RRQ, permettre l’application d’un taux de cotisation moyen pendant les périodes d’aide aux proches. • Sinon ou, en outre, autoriser une clause d’exclusion pour les aidants, comme celle qui est accordée par le Régime de pensions du Canada pour élever des enfants. La clause d’exclusion pour les aidants devrait s’ajouter à la pratique actuelle qui consiste à exclure du calcul de la prestation les 15 pour 100 de la période pendant laquelle les gains du cotisant sont les plus bas. Ceci éviterait une pénalité aux aidants et constituerait une reconnaissance de leur apport à la société. • Élargir les critères d’admissibilité aux prestations actuelles de compassion de l’assurance-emploi et la protection de l’emploi qui s’y rattache, afin qu’elles se prolongent au-delà des six semaines prévues actuellement et incluent les périodes d’aide aux proches ayant une maladie chronique ou épisodique. • Amender le Code canadien du travail de façon à octroyer des congés et une protection d’emploi aux aidants. • Inciter les employeurs, par des crédits d’impôt et d’autres mesures, à promouvoir des programmes positifs axés sur la famille à l’intention des aidants, y compris le maintien des avantages sociaux comme le régime de retraite, les congés de maladie et les périodes de vacances pendant les congés d’aide aux proches. • Admettre les aidants qui ont dû quitter le marché du travail pendant une longue période aux programmes de formation subventionnés. • Augmenter le montant des déductions et des crédits d’impôt pour les aidants afin de leur permettre de pourvoir aux dépenses très réelles qu’ils doivent engager pour prendre soin d’un proche à domicile. • Permettre aux conjoints de demander le crédit d’impôt pour aidants naturels; ils ne sont actuellement pas admissibles à ce petit crédit, bien qu’ils soient les principaux aidants. À long terme • Nous recommandons que les Continuum of Care 6 Le coût de l’aide aux proches gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux prennent l’initiative d’élaborer une stratégie pancanadienne d’aide aux proches, en collaboration avec les aidants et les organismes qui les représentent. Cette stratégie devrait inclure les aspects clés suivants : o une rémunération pour les aidants; o des programmes de soutien à la famille comprenant des services de garde d’enfants et de répit, offerts à coût raisonnable; o un soutien psychosocial aux aidants, comme un service d’assistance __________téléphonique; o des programmes de formation et d’information sur l’aide aux proches à l’intention des aidants; o la préparation d’une étude pancanadienne sur l’aide aux proches et le soutien à cette étude; o la création d’un office chargé des questions relatives à l’aide aux proches, qui constituerait le point central de la stratégie nationale en matière d’aide aux proches. Regard sur l’avenir La Société de la SP a à coeur d’élaborer des programmes et de partager de l’information afin d’appuyer les aidants et de collaborer avec ses partenaires. Il est essentiel que tous les intéressés participent à la création de programmes de soutien aux aidants et aux bénéficiaires de cette aide, d’un océan à l’autre. La Société de la SP se réjouit de pouvoir y participer et de contribuer à l’animation de ce dialogue important. La Société canadienne de la sclérose en plaques est reconnaissante envers la Coalition canadienne des aidantes et aidants naturels de son initiative et de son excellent travail de recherche dans la définition succincte des problèmes pertinents. 7 Implications pour les aidants 175 Bloor Street East Suite 700, North Tower Toronto, Ontario M4W 3R8 www.mssociety.ca 175, rue Bloor Est Bureau 700, tour Nord Toronto (Ontario) M4W 3R8 www.scleroseenplaques.ca Références 1 Coalition canadienne des aidantes et aidants naturels. Cadre pour une stratégie canadienne en matière de prestation de soins, 2005, page 1. 2 Coalition canadienne des aidantes et aidants naturels. Politique nationale pour les aidants naturels en préalable aux soins communautaires et à domicile, 2002, page 1. 3 Société canadienne de la sclérose en plaques. Projet pilote pour les aidants naturels, 2000-2003, et Cheminer en harmonie - Projet pilote de soutien pour le mieux-être des aidants et des personnes atteintes de SP, 2003-2005. 4 Claire est un pseudonyme. Son médecin nous a communiqué son histoire. 5 WHITE Sheri et Janice KEEFE. Paying Caregivers: A Briefing Paper, 2005, page 2. 6 Coalition canadienne des aidantes et aidants naturels. Cadre pour une stratégie canadienne en matière de prestation de soins, 2005, page 2. 7 George est un pseudonyme. Son médecin nous a communiqué son histoire. Approuvé par le Comité exécutif de la Société canadienne de la sclérose en plaques, le 23 octobre 2007. 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