Prévalence et impact de la douleur dans la sclérose en plaques :
facteurs physiques et psychologiques
Communication médicale
Le 20 avril 2009
Résumé
Des chercheurs ont voulu étudier les retombées fonctionnelles de la douleur chez les personnes atteintes de sclérose en plaques (SP). Ils ont constaté, d’une part, que la prévalence de la douleur était très élevée et, d’autre part, que l’intensité de la douleur, la santé physique et l’état émotionnel influaient sur l’impact de la douleur sur le plan fonctionnel. Les auteurs de l’étude proposent donc d’examiner ces facteurs afin de mieux comprendre la douleur dans la SP et de mieux la soulager. (Arch Phys Med Rehabil. 2009 Apr;90(4):646-51)
Détails
L’étude avait pour objectifs de définir la prévalence et l’impact de la douleur chez un groupe d’anciens combattants atteints de sclérose en plaques et d’évaluer les liens entre ces paramètres et les facteurs démographiques, biologiques et psychologiques. Grâce à la collaboration du Veterans Health Administration (VHA), les chercheurs ont établi des liens entre de l’information tirée de dossiers médicaux informatisés et des données provenant d’un questionnaire envoyé par la poste. En tout, 64 pour cent (2994/4685) des anciens combattants atteints de SP qui ont reçu des services du VHA ont répondu au questionnaire. Les chercheurs se sont penchés sur les questions concernant l’intensité de la douleur, l’interférence causée par la douleur, l’état physique et la santé mentale.
Quatre-vingt-douze pour cent des répondants disaient avoir ressenti de la douleur dans les quatre semaines précédentes, et 69 pour cent indiquaient que la douleur était d’intensité modérée ou aiguë. Quatre-vingt-cinq pour cent des participants ont mentionné que la douleur avait causé de l’interférence fonctionnelle au cours des quatre semaines précédentes, et 71 pour cent qualifiaient cette interférence de modérée ou de grave. En ce qui concerne la douleur, aucune différence importante n’a été notée relativement au sexe ou à l’origine ethnique. Les résultats ont démontré qu’il existait un faible lien entre l’âge et l’interférence causée par la douleur (r=0,05, P<0,01); par ailleurs, l’âge n’était pas associé de façon importante à l’intensité de la douleur. Les chercheurs ont déterminé que l’intensité de la douleur (bêta=0,73), l’état fonctionnel sur le plan physique (bêta=‑0,07) et l’état fonctionnel sur le plan mental (bêta=-0,13) étaient les seuls facteurs importants qui permettaient de prévoir de l’interférence causée par la douleur. L’interaction entre l’intensité de la douleur et l’état fonctionnel sur le plan physique s’est avérée statistiquement significative, mais de peu d’importance (bêta=-0,03).
La douleur est très fréquente et est la cause d’interférences substantielles dans la vie des anciens combattants atteints de SP. Chez ces personnes, l’intensité de la douleur, la santé physique et l’état émotionnel influent sur l’impact de la douleur d’un point de vue fonctionnel. La pratique clinique devrait tenir compte de ces différents aspects et refléter une conceptualisation biopsychosociale.
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